Après un bon mois de silence, me revoilà derrière l'écran, avec à nouveau de quoi alimenter ce blog. Après avoir malheureusement raté un voyage à Iguazu pour cause de mariage au pays (auquel je me suis d'ailleurs rendu avec grand plaisir), j'avais envie de reprendre la route et de remettre le sac sur le dos.
L'occasion s'est présenté toute seule, quand j'ai appris que d'une part, deux amies de Grenoble, Lila et Nolwenn, qui étudient au Chili à Concepcion, et d'autre ma chère cousine Clémence, qui cette année étudie également au Chili, à Santiago, venaient respectivement 10 jours et une semaine en Argentine. Nous nous sommes donc tous rejoint un jeudi soir (le 7 octobre pour être précis) à Buenos Aires. Destination décidée pour le lendemain : l' Uruguay. Ce petit pays, dont un ami argentin m'a dit qu' "il n'existait pas" (la rivalité est forte entre les deux pays, notamment pour ce qui est du football), est en effet à seulement trois heures de bateau de Buenos Aires, trois heures pour faire.. 50 km !
Le lendemain matin à neuf heures, après un passage par l'immigration, nous voilà donc embarqués direction Colonia del Sacramento, porte d'entrée obligée du mini pays qu'est l'Uruguay, dans lequel nous allions rester 5 jours, passant par les villes visibles sur cette carte :

Journée 1 : Colonia del Sacramento - Montevideo
Après une traversée animée par une représentation de tango complètement improvisée sur le ferry dont les argentins ont le secret, nous débarquons sous le soleil à Colonia. Cette petite ville est un vrai spot touristique en Amérique du Sud, et on comprend pourquoi. Les petites maisons colorées, les allées pavées et les petites places ombragées, ainsi que la fraîcheur tonifiante de la mer (admirez ici mon style "Guide du Routard" ) feront de Colonia une halte agréable et détendante sur la route de la capitale Montevideo. Quelques images :
Ci dessus, le groupe au complet. De gauche à droite : Felix (l'ami allemand de Lila et Nolwenn), Lila, Julie (amie de Clémence en échange à Buenos Aires), Nolwenn, Clémence et moi.
Après les deux / trois heures nécessaires pour voir la partie de la ville intéressante, qui est plutôt petite, nous décidons à l'unanimité de rallier Montevideo, la capitale, le soir même, en auto-stop. Commence alors un trajet de 200 km en 3 tronçons : le premier à l'arrière d'un pick-up, le second enfermés à l'arrière d'un.. camion (!) et le dernier dans un pick-up jaune de collection 1953 (oui monsieur !) :

Et pour finir un gros plan sur notre beau pick-up jaune, qui nous a permis d'éviter de passer la nuit dans un petite village du fin fond de l'uruguay. Je dois dire que personnellement, l'arrivée dans Montévideo à l'arrière d'un pick-up est quelque chose dont je me rappelerais.
Nous arrivons donc à Montevideo de nuit, complètement crevés, nous trouvons une auberge de jeunesse et nous couchons immédiatement, après avoir avalé un MacDo bienfaiteur.
Journée 2 : Montévidéo
Bien qu'ayant peu de temps, nous nous devions de consacrer au moins une journée à la capitale, dont la taille est à l'image du pays : petite. Montévideo héberge 1,5 million d'habitant, sur les 3 millions que compte le pays. La journée commence par une brocante dans le vieux centre, un bon prétexte pour acheter des magnets, zippo, chapka et autres objets inutiles.
Nous rejoignons ensuite Léonie, chère collègue de Grenoble en échange à Montevideo, avec qui nous visitons la partie côtière de la ville (ramblas), qui a un certain côté Mar del Plata, pas forcément très beau d'ailleurs..

Nous terminons la journée comme il se doit, à la découverte de la vie nocturne uruguayenne. Nous nous retrouvons dans un boliche (mot argentin pour désigner un club, une disco) de cumbia, la danse locale par excellence. En sortant, le soleil se levant, j'ai la bonne idée de proposer à mon amie Nolwenn d'aller voir le lever de soleil sur la côte. Hélas, avant d'arriver jusque là, un jeune homme au strabisme inquiétant, ainsi qu'un complice, nous somment de donner nos portables, dans une rue devenue soudainement bien glauque.. Courtoisement, nous acceptons, certains de contribuer par là à la réduction de la pauvreté dans le monde. Ainsi s'achève ma belle histoire avec mon antique Alcatel, vaillant portable qu'on ne trouve plus depuis belle lurette sur le vieux continent. Mon cher Alcatel, je te vengerai ! Malgré ce racket en bonne et due forme, Montevideo reste une ville sympathique, capitale à taille humaine, dont les photos ne rendent pas trop compte de l'ambiance au final..
Journée 3 : Montévideo - Une plage entre Piriapolis et Punta del Este
Après une courte nuit, nous entamons la journée par une marche dans Montevideo pour rejoindre la terminal de omnibus Tres Cruces de Montevideo, dans le but de prendre un bus vers l'est, direction Piriapolis. En bons touristes, nous faisons un petit crochet par une feria très célèbre :
Plus le bus s'éloigne de Montevideo, et plus la côte uruguayenne se découvre : dunes, palmiers, grandes plages de sable fin. Cette côte ressemble étrangement à celle des Landes, avec des cactus et des palmiers à la place des pins, et des gens à la peau plus foncée et ne se promenant jamais sans leur maté. Que ce soit en voiture, à pied ou en moto, les uruguayens paraissent vraiment addicts, emmenant partout avec eux le thermos, la calebasse et la yerba. Nous prenons un bain de soleil bien mérité sur la plage de Piriapolis, belle station balnéaire du littoral :
La journée étant déjà bien avancée, il s'agit de trouver un lieu où dormir. Nous décidons donc de sortir de Piriapolis, en stop si possible, afin de trouver un lieu isolé sur la plage pour dormir tranquillement. Nous faisons donc les provisions de nourriture pour la nuit, et marchant quelques kilomètres pour sortir de Piriapolis :
Après avoir de nouveau tendu le pouce avec succès, mon amie Lila demande au chauffeur du pick-up "un endroit où on peut faire un feu et dormir tranquillement". Pas de problème, le mec connaît.. Et effectivement il nous dépose à l'endroit parfait, un peu bosquet discret, à côté de la plage, avec un petit emplacement pour faire un feu. La soirée commence donc par une exploration des environs, avec découverte d'un ballon bleu (dont la séparation involontaire deux jours plus tard dans un bus sera dramatique) et d'un lion marin mort :
La nuit tombée, nous nous délectons donc de hot-dogs tant mérités, avec saucisses et discussions enflammées autour du feu. Le réveil au soleil, avec vue sur la mer et Punta del Este, est tout simplement magique, et peu importe que mon dos soit plus ou moins cassé en quatre !
Le réveil :
Journée 4 : Un peu avant Punta del Este - La Paloma
Après cette nuit 4 étoiles et un petit dej' "frugal" (comme disent les puristes), la séparation du groupe devait arriver. Clémence et Julie repartaient le jour même pour Buenos. Les adieux déchirants eurent donc lieu au bord de la route, en toute simplicité. Les aventures de nos deux sciences po Paris s'arrêtent donc là. La suite de leur aventure est contée dans un autre ouvrage.
Quand au reste de la troupe, notre route nous portait toujours plus vers l'est, avec pour première étape Punta del Este, à une trentaine de kilomètres de là. La station est très prisée des riches argentins, car moins bondée et plus huppée que les villes type Mar del Plata en Argentine, avec des plages plus belles en prime.
Toutefois la journée commençait par deux heures de marche, le temps nécessaire pour rejoindre une route plus grande, avec notre cher ballon bleu trouvé la veille.
A peine avions nous rejoint une route plus grosse que la chance nous souriait de nouveau, comme casiment tout au long de cette journée.
En effet en très peu de temps, un pick-up nous embarquait, direction Punta del Este. Allant plus loin que cette ville, le mec nous proposait donc de faire une petite visite du centre de Punta del Este en pick-up, puis de nous poser plus à l'est. Nous n'en demandions pas tant, et acceptons derechef (j'adore ce mot) !
Etant donné que les photos en pick-up ne rendent généralement pas grand chose, vous n'aurez pas de photo de Punta del Este. Je retiendrais juste que c'est une belle grosse station balnéaire, pas si différente ce que l'on pourrait trouver de l'autre côté de l'Atlantique. Après nous avoir montré sa maison en construction et nous avoir passé sa carte de visite ( "cualquier cosa, avisame", comme ils disent tout le temps..), le gentilhomme nous dépose 30 km à l'est de Punta del Este.
A peine le temps d'avoir posé le sac, qu'un second pick-up qui passe nous prend, immédiatement. Vous allez où ? leur demandons-nous. "No sé, al este !" nous répondent-ils. A bord, une riche famille argentine, un père diplomé de la sorbonne, une mère a la cool, un garçon, une petite fille, la famille typique quoi ! Le chemin commence par la traversé d'une lagune en bac :
Arrivés de l'autre côté commence une route en terre, avec d'immenses estancias (propriétés foncières) de chaque côté de la route, sur laquelle on croise un troupeau de vaches menés par d'authentiques gauchos uruguayos :
Nous nous rendrons compte une vingtaine de kilomètres plus loins que nous nous perdons dans une superbe réserve naturelle, la laguna de rocha. Au programme, des poissons volants, un paysage à couper le souffle, et ... des baleines !
Une petite dédicace à tous les mamans du monde :
Pour finir, nous retrouvons notre chemin et la route principale. Nos bienfaiteurs nous déposent dans une station-service à hauteur de Rocha. Et là, après un regard à la carte, une inspiration géniale : aller passer la nuit au Brésil.. La frontière n'est après tout qu'à plus d'une centaine de kilomètres. Hélas, c'est à ce moment fatidique que le destin basculait, et que la chance choisissait pour nous lacher ! 2 heures infructueuses de stop et un bus qui refuse de nous prendre alors qu'il partait pour Chuy, la ville frontalière, nous forcent à battre en retrait.
Après un ultime trajet en stop, nous trouvons une auberge de jeunesse à La Paloma, une station balnéaire à 20 km de là, épuisés après une journée bien remplie.
Journée 5 : La Paloma - Buenos Aires
A l'origine, cette journée de retour sur Buenos Aires devait être le point d'orgue de l'aventure, le sommet de la découverte de l'Uruguay profond et authentique. Nous avions en effet échafaudé un extravagant projet de retour en stop par les plaines désertes l'intérieur du pays, ainsi que par les villes mythiques que sont Treinta Y Tres et Durazno. Extravagant car les uruguyens n'ont pas manqué de nous dire qu'un tel trajet nous aurait pris une semaine, étant donné la densité de population des lieux et la fréquentation des routes !
Au lieu de ça, cette journée a fait partie de ces journées dont on dit qu'elle "ne sert à rien", "journée de transit", "on s'emmerde quoi !". Après un retour en bus à notre chère station-service de Rocha, le stop n'eu guère plus de succès que la veille : 3 heures de notre vie perdues. Perdues ? Non :
En désespoir de cause, c'est le bus qui nous a ramené directement à Montevideo. Puis, un trajet en bus vers Colonia plus loin et un trajet en ferry vers Buenos Aires et nous étions de retour dans la capitale du pays du bifteak ! Et le mot de la fin devait être donné par Nolwenn, par une somptueuse blague dont les Nolwenn ont le secret, admirez plutôt :
Le séjour n'était toutefois par terminés pour mes amis du Chili et moi, car il nous restait 5 bon jours à profiter de Buenos Aires. Mais c'est une autre histoire..
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